ZE Blog inutile

Normalité 2 : le poids des mots.

 Complétons le sujet de la norme...


...et allons jusqu'à la perfection. Le concept, l'idée de perfection. Et quel meilleur endroit que mon bloug pour en parler, hein !? *hum hum*

Mouahaha ! Non, je déconne ! Même moi je n'y crois pas.


Alors, pourquoi est-ce que je vais vous boursoufler le cortex avec ça ?

Génèse 1:4 : Dieu a dit il y a quelques semaines : Fred, je t'ai choisi pour véhiculer aux yeux du monde moderne et industrialisé l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire.

- Ah...? C'est rémunéré ?

- Non, considère ça comme un stage en entreprise... Et pis d'abord j'ai pas à me justifier devant toi !

- Puisque c'est comme ça, je ne crois pas en Toi ! Et toc !

En guise de punition, la déprime gagna l'hérétique qui cessa de sustenter totalement durant 3 jours et 3 nuits. Précisément comme le voulait Dieu qui, non content d'être omnipotent joue aussi à manipuler les êtres les plus sensibles. La reprise de nourriture se fit de manière complètement aléatoire et suffisamment junk-foodesque pour manquer d'efficacité. Quelques semaines plus tard, en montant sur sa balance, l'hérétique constata qu'il avait paumé 5 kilos en route, quelque part entre son blasphème et le dernier coup d'oeil jeté dans son miroir après avoir dépoussiéré ce dernier tant la crainte de ce qu'il allait y affronter était grande. Réaction immédiate : Heeeeeeeeeeeeeelp !!!!!!!!!!! (ce qui semble assez rationnel) Je suis passé sous la barre psychologique des 80 kilos !!!!!!!!! (ce qui l'est nettement moins). C'est très con puisque si on utilisait un système de comptage en base 8 ou 12 au lieu de 10, la barre psychologique aurait été déplacée, mais physiologiquement, rien n'aurait changé.


Génèse 1:6 : Dieu a dit : Fred, je vais guider tes errances virtuelles sur les blogs enregistrés chez blog4ever.com... Clique ICI !

- Heu... j'peux pas, il y a le contrôle parental...

- Oups... hum... héhé, pardon... Je voulais dire, clique LA !

Et la main de l'innocent de 79 kilos tomba sur une liste plus longue que le dernier recensement des listes électorales d'Ajaccio. Il s'agissait d'une suite de blogs consacrés aux "Pro-ana". Non bande de vicelards, ça n'a rien de sexuel !!! Les "pro-ana" sont des... gens (je vais en rester à cette dénomination pour l'instant... je ne promets rien pour la suite), à 99,99% d'origine femelle, qui revendiquent les bienfaits de l'anorexie volontaire et déterminée.

Nom de Dieu !

- Non mais dis-donc, un peu de respect !!!

- Hé ho, ça va bien maintenant ! Tu as vu ce qu'elles s'infligent ?? Occupe-toi d'elles au lieu de harceler un type qui ne croit tellement pas en toi qu'il n'en est même pas athée !


Je savais que les blogs déplaçaient beaucoup de vent, beaucoup d'inutilités, beaucoup de messages et d'expressions vides, le tout grâce à des technologies de pointe que des ingénieurs et des informaticiens de haut niveau ont mis au point. Mais là... là !!!! Même le vide s'arrête ! L'intelligence artificielle ne peut rien contre la stupidité naturelle.


En bref, ces... malades volontaires amplifient à travers leurs blogs le phénomène déjà dangereux de l'image de la perfection physique qu'on trouve dans les medias depuis trop longtemps. Publicités, films, télé-réalité, autant de lieux où la femme qu'on montre DOIT être aussi épaisse qu'un écran LCD.

Mais il s'agit d'une perfection faussée de l'esthétique, du Beau ! Comme précédemment, c'est quelque chose de hautement subjectif, de très relatif, sans doute encore plus dans la mesure où cette perfection est théoriquement inatteignable ! Et comme souvent, le plus dangereux n'est pas le but à atteindre mais le chemin que l'on prend pour y parvenir. Mais qu'est-ce qu'elles ont bien pu entendre dans leur tendre enfance pour vouloir à ce point se rapprocher du néant ? Qu'est-ce que leurs mères ont bien pu leur dire pour créer un traumatisme pareil ?


Un message pour ces pauvres "Pro-ana" dont j'ai plus pitié qu'autre chose malgré leur discours virulent : les hommes, en bons mammifères carnivores qu'ils sont, n'aiment pas les crevettes, ou alors en apéritif, et encore, avec de la mayonnaise pour leur donner un peu de saveur et de consistance !


Bon... Voilà... Et maintenant je vais avoir l'air con (mais je commence à me familiariser avec cette idée depuis quelques jours, ça ne me fait plus trop peur) : et moi dans tout ça ? Mon cri de détresse de sub-octokilogrammé, comment le situer par rapport à ça ? Dieu est vraiment tordu de me mettre devant ces deux faits en moins de 24 heures !

Ben en fait, après une longue réflexion d'environ 0,7 seconde, soit un battement de coeur légèrement tachycardé, j'ai réalisé que j'étais pareil, sauf que je ne me constituais pas en secte blogosphérique pour dire "Je veux ressembler à George Clooney, avec la carrure body-buildée des blaireaux supposés représenter l'acheteur moyen d'un parfum inodore et tout juste pubère... ouais, celui-là, avec les tablettes de chocolat et des pectoraux qui nécessiteraient presque un soutien-gorge. Ah oui, et puis le regard ténébreux ou bleu photoshop".

En effet, l'idée est moins répandue, mais les hommes aussi souffrent de la fausse perfection physique qui s'insinue dans nos vies quotidiennes abreuvées d'images. On en bouffe tant et tant qu'on ne peut plus les analyser et prendre le temps de remettre les choses dans un ordre rationnel. Résultat, la "norme", pour les hommes comme pour les femmes, c'est cette dictature du modèle, du mannequin. Ces enfoirés de publicitaires réussisent leur coup lorsque dans notre inconscient, c'est cette image qu'il faut renvoyer pour être un homme ou une femme. Le problème de l'image qu'on a de soi est en grande partie dépendant de ce modèle inconscient, forgé de toutes parts par... des vendeurs de merdes diverses et variées qui évoluent dans une société consummériste comme des poissons dans l'eau... Enfin, comme des requins plutôt...


Seulement voilà (après j'arrête, promis !) le problème est double. Il a deux lames. C'est un problème Wilkinson (à ce sujet, les Apollons qui se rasent dans les pubs, vous avez remarqué que la plupart du temps ils n'avaient déjà pas de poils au début de la pub et qu'ils rasaient une peau imberbe ?). Une fois la première lame évitée par une prise de conscience qui prend un peu de temps et de volonté, la deuxième lame tombe : ok, on a compris qu'on ne doit PAS forcément ressembler aux êtres parfaits des publicités et qu'on peut s'accepter comme on est (plus ou moins, faut pas se négliger non plus !). Mais les autres, ceux qui nous regardent, qui nous jugent, qui nous rangent dans la catégorie des "trop banal donc moche" ou dans celle des "pas en adéquation avec l'homme/la femme de la pub Machin qui, lui/elle, est la norme", bref, les victimes du diktat de la beauté inexistante, qui va leur dire qu'en fait on est tous "normaux" ? Que la beauté physique ultime du papier glacé n'existe pas dans la vraie vie et qu'il faut arrêter de la chercher chez l'autre ET chez soi-même ? C'est dans cette recherche interminable et absurde qu'on se fait du mal et qu'on peut blesser les autres.


Ce chemin est une impasse dont on ne verra jamais le bout...

Je vous laisse méditer sur cette idée paradoxale...


Je vais me raser.



03/12/2008
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