ZE Blog inutile

L'avis sur tout...

Au fond, l'espace que j'exploite ici,... 

...quels en sont la cause et le but ? Etant donné la variété des sujets abordés, je finis par me dire que je ne suis ni plus ni moins qu'un type qui a un avis sur tout ET qui le donne alors qu'on ne lui a rien demandé... Et la question se pose donc : vaut-il mieux avoir un avis sur tout que pas d'avis du tout ? Et accessoirement, comment positionner cet avis sur les plans de l'intérêt, de la légitimité, ou de l'éthique ?
En effet, j'ai régulièrement envie de dire ce que je pense de tel ou tel sujet, pas toujours pour de bonnes raisons, parfois pour partager, parfois pour provoquer... Comme je l'ai déjà souligné dans de précédents articles, l'utilité de ces textes reste toute relative. Je n'attends pas qu'on soit d'accord avec moi, je ne cherche qu'à créer du feedback, constructif, stimulant. Ca ne marche pas toujours, mais les deux ou trois fois où cela a fonctionné (comme le sujet sur Facebook), j'ai eu le sentiment de créer ou de réactiver du lien "intelligent" - au sens premier du terme. Echanger sur la pluie et le beau temps, c'est gentillet, mais ça ne vous nourrit pas le bulbe. Or, la satisfaction du partage de sentiments et de pensées plus profonds, plus intenses, c'est meilleur qu'un bon steak !

Est-ce que tout cela doit forcément être pourvu d'un intérêt idéologique important ? Je ne le pense pas. Sauf si l'on considère que le simple partage de ressentis est une idéologie, que ceux-ci soient d'ordre culturels, sociologiques, ou autre. Ce qui pourrait passer pour un arrogant étalage de neurones n'est en réalité qu'un comportement à la fois spontané et un brin égoïste (voir article précédent). Egoïste car imposé sans qu'on ne m'ait rien demandé (en même temps, si vous êtes en train de lire ceci, c'est de votre faute). Spontané car ce que je jette sur ce coin de la toile n'est rien d'autre qu'un trop-plein de ce qui m'emplit. Comme C.Cavafy (même si je ne prétends pas, loin de là, approcher son talent), j'ai regardé si fixement la beauté que mes yeux sont tout pleins d'elle. Bon, d'accord, il parle surtout des jeunes éphèbes dont la plastique lui provoquait des chatouilles dans le bas-ventre, mais le principe est le même : veni, vidi, et du coup j'ai envie de partager compulsivement ce que j'ai vidi et ressenti, que ce soit du beau, du positif, ou de la colère...
Un avis sur tout ? Possible... Je préfère quand-même ça, au risque de passer pour un prétentieux, plutôt que d'être incapable de répondre autre chose que "j'sais pas" ou "j'm'en fous" accompagné d'un haussement d'épaule fataliste lorsqu'une question se présente. Cet avis est-il intéressant ? A chaque lecteur d'y répondre lui-même ! Ce n'est pas que je ne veuille pas lui mâcher le travail, c'est surtout que je n'ai aucun droit, aucune autorité sur le ressenti des autres. Donc, le même texte peut susciter chez deux personnes différentes un enthousiasme débordant semblable aux crises d'hystéries des adolescentes devant une photo de Jared Leto, ou bien un ennui profond comme je le ressens moi-même devant la même photo.

Et en parlant de droit et d'autorité, la légitimité de cet "avis sur tout" me semble acceptable du moment qu'il ne bascule pas dans le prosélytisme. Autrement dit, chacun de nous peut parler librement de ce qu'il veut, débattre de sujets, donner une opinion, et même argumenter avec force véhémence du moment que ça se fait dans un certain respect de l'autre. D'ailleurs, il me semble à l'instant même où j'écris ceci (pour mémoire, j'écris au kilomètre sans plan, comme ça vient, et presque sans relecture, d'où le côté un peu fouillis incohérent parfois, ce dont je m'excuse ici platement) que finalement, cet avis sur tout n'est qu'une opinion parmi d'autres, à ceci près qu'il n'est pas exprimé en réaction à un autre avis mais à un événement quelconque... Si personne ne réagissait aux événements et se contentait d'exposer du premier degré de communication, le web fourmillerait de sites stupides, de blogs sans intérêt et de réseaux pseudo-sociaux illusoires... Dieux merci, ce n'est pas le cas ! (oui, avec un "x" pour ne vexer personne).

Pour résumer, dans le capharnaüm qu'est ce bloug inutile, on peut trouver du coup de gueule social comme de la pulsion poétique, de l'activisme comme de la contemplation, et tout cela de manière parfaitement légitime. Car ce qui fait loi dans un texte, ce n'est ni le texte, ni celui qui l'a pondu. C'est celui qui fait la démarche de le lire et de l'apprécier, en bien ou en mal.

Merci à toi lecteur.



03/08/2010
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