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Pub : c’est pour ça qu’on la hait !!!

Ça mûrit depuis longtemps…

 

…alors il fallait bien que ça sorte un jour. Et cet hiver, coup sur coup, la lucarne maléfique qui me coûte une redevance abusive mais qui me permet d'assouvir mes occasionnelles pulsions dévédesques, me balance à la face toutes les raisons de rouvrir ce bloug qui prenait la poussière depuis quelques temps.

 

Premier temps : la gifle « Renault ». Elle consiste en ça :



 

Avec cette publicité qui n'a l'air de rien, qui semble inoffensive, classique, avec même un prétexte vaguement humoristique, le détestable publicitaire ouvre une brèche qui m'inquiète au plus haut point. Petite analyse express : s'abaisser à céder à une envie plutôt qu'à un besoin, c'est la caractéristique des faibles selon moi, n'en déplaise à Spinoza. Dans cette scène, le client, le « héros », est un faible. Problème, le but est que le téléspectateur s'identifie à ce client afin de le devenir lui-même. Autrement dit, il s'agit de faire croire à des losers qu'ils sont des winners.

Avant, l'argument – déjà contestable par le simple bon sens, ce bon sens que la crise financière AURAIT DÛ stimuler, mais bon, elle a tout touché, sauf les consciences… bref, l'argument de justification des consommateurs sensibles au matraquage des produits z'et marques (tous pareils mais tous différents dans la démarche publicitaire), c'était « mais j'en ai besoin ! » - un besoin artificiellement créé et préparé, cela va de soi. Dans cette pub qui vante les mérites du constructeur automobile affichant le plus important taux de suicide… non ? ils le disent pas dans la pub ? pardon, j'm'ai gouré… Hum… dans cette pub pour la marque au losange, ça ne suffisait pas alors tout est fourni pour que le téléspectateur passe du « j'en ai besoin » au terrifiant « j'en ai envie ! ». Bien sûr qu'il faut avoir des envies de se faire plaisir, mais ce qui me dérange profondément, c'est le fallacieux esprit pseudo-libertaire (théoriquement inattaquable, autrement on passe pour un gros con aigri et rétrograde) qui créé cette envie ciblée. En clair, l'annonceur vous dit d'en avoir envie, mais ce n'est même pas VOTRE envie. La publicité nous ampute de notre capacité à choisir nos envies !!!

A côté de cette cible que je vais désigner comme extérieure, c'est-à-dire le commun des cerveaux mis à disposition par TF1 entre deux abyssales séquences animées avec force gesticulations agaçantes d'un Arthur ou d'un Dechavannes, il y a la cible… je vous laisse deviner… intérieure ! Bingo ! Ça, je l'ai découvert dans une brasserie où je déjeunais en jetant sur le papier les germes de l'article que vos yeux étoilés par la liesse générée par nos retrouvailles sont en train de parcourir. Ce public là, il s'est résumé en un seul type qui fut comme une révélation au niveau du dessert, et il est paradoxalement le produit des mêmes écoles où l'on enseigne l'entubage du plus crédule ! Ça tourne en boucle, en circuit fermé : ce connard qui cause fort de stratégie commerciale, de rentabilité à tout prix, et qui ne jure que par Google, par son Ipod et par ses slips Calvin Klein, c'est lui la meilleure cible du publicitaire qui, au même moment, dans un autre resto, parle fort des mêmes choses tout en ne jurant que par les mêmes objets à la mode…

Je pensais que cette pub qui utilise, après l'avoir violemment retourné, l'argument le plus avilissant de la communication était le summum de la déjection intellectuelle issue des esprits coprophages des annonceurs. La découverte du « encore pire » m'a fait entrevoir avec terreur la possibilité que la dynamique qui entraine les valeurs intelligentes vers le bas ne s'arrête jamais. Cet « encore pire », c'est la Méta-publicité que voici :

 


 

Ça, c'est le clou qui sert à enfoncer le clou précédent encore plus profondément, vous savez, ce clou rouillé que les publicitaires nous ont introduit dans le cortex depuis un siècle afin de tétanoser notre libre-arbitre en matière de consommation ! Les quelques combattants de la liberté, les comités anti-pub, les commandos qui éteignent les enseignes lumineuses la nuit, les éveilleurs de conscience comme Naomi Klein (Lisez « No logo », vite !), tous ces gens là ont peut-être un peu inquiété la cyclopéenne industrie publicitaire… 




Cette réponse sous forme de spot, c'est le bourrage de crâne le plus agressif, le plus intrusif puisqu'il attaque sa cible directement au cœur, au sens propre comme au sens figuré. Le message sous-jacent de ce spot est le suivant : « on vous prend pour des cons depuis des années, mais aujourd'hui on a besoin d'être sûr que vous nous cautionnez. » Et pour les hésitants, pour ceux qui risquent de passer à l'ennemi, ces monstrueux manipulateurs ont ajouté l'argument affectif : « c'est pour ça qu'on l'aime »… Autrement dit, laissez-nous tirer vos consciences vers le bas, laissez-nous vous abrutir (ça nous rapporte trop d'un indécent pognon pour qu'on s'arrête !), mais aimez-nous pour ça ! Laissez-nous vous enfoncer le pénis de la manipulation de masse la plus immonde jusqu'aux tréfonds du cortex, mais soyez consentants et dociles, vous verrez, on aura l'impression que c'est un acte d'amour…

Sauf que chez moi, un « acte d'amour » prodigué contre une rémunération, même indirecte, c'est pas de l'amour…

Réveillez-vous ! La publicité tapine dans vos salons et cible même vos enfants ! LUTTEZ !!!

 (F'murrr - Le Génie des Alpages - Tome 14 - Ed. Dargaud)

 


Et pour finir en beauté et secouer un peu les consciences...



99 f anti-pub
envoyé par olive318. - Gag, sketch et parodie humouristique en video.

Merci.





28/02/2010
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