ZE Blog inutile

La persistance de l'intangible

Lecteur, tu es fascinant...

...et mystérieux à la fois. Un mois et demi. 44 jours. 1056 heures et des poussières. C'est depuis tout ce temps que je n'ai rien écrit ici, et pourtant, après une chute de fréquentation spectaculaire et légitime, le nombre de visites quotidiennes s'est stabilisé et n'a quasiment pas moufté pendant 5 semaines... Explique-moi ça, lecteur ! Comment se fait-il que tu sois encore là ? Qu'est-ce qui peut bien te pousser à venir vérifier chaque jour si, par le plus grand des hasards, je n'aurais pas fait étalage d'un quelconque coup de gueule, d'un questionnement sans queue ni tête, d'une logorrhéique réflexion comptoirophilosophique ?

Oui, je l'avoue sans honte, j'ai cédé au jeu de l'audimat bloguesque et j'ai regardé quel était le taux de popularité de cet espace ni utile ni inutile tel un subtile nautile éthylé alité et étiolé sous les étoiles... Hum, pardon, désolé, j'ai consonnancé compulsivement ; ça fait tellement longtemps que je n'ai pas écrit, et comme je parle peu, les mots se sont bousculés pour sortir. Ils ont vu que je m'exprimais, ils ont voulu être de la fête...

Pouf pouf, comme disait l'autre. Reprenons.

Voici donc diverses données sans le moindre intérêt : des lecteurs patients (ou pas) qui viennent chaque jour... De mon côté, je mesure prétentieusement une sorte de "notoriété" dont vous m'habillez sur un graphique qui n'est pas sans rappeler les colonnes de Burennes si ce con les avait peintes en bleu plutôt que de les camoufler en zèbres... J'avoue ne pas bien comprendre le pourquoi. Pourquoi s'intéresse-t-on (dans une certaine mesure qui pousse quand-même à l'humilité, faut pas déconner, c'est pas non plus les 80 000 spectateurs du Stade de France qui se pressent sur ce blog... Il faudrait d'abord qu'ils sachent lire...) Hmmm... Interruption digressive trop longue, je recommence : pourquoi, donc, s'intéresse-t-on à cet espace où le vide cotoie le rien, lui-même en passive interaction avec l'absurde ? Viens-tu par réflexe, par habitude, par choix, par un désir impatient de te repaître de ma prose comme tu attendrais la sortie du nouvel album de Marc Lavoine en maudissant l'inculte vendeur de Virgin qui rend encore plus insupportable l'attente de par son agaçant regard vide lorsqu'il te répond de sa voix incomplètement muée : "nan, ch'sais pas quand ça sort" ? Je sais, j'exagère et je déconne un peu, mais cette idée m'amuse car elle crée chez moi un sentiment complètement inédit : la starification (non, je suis pas modeste aujourd'hui, faites pas chier, j'ai pas envie). Ce que je veux dire, lecteur assidu et adoré, c'est qu'en constatant que ta présence ici est persistante alors que l'intérêt du lieu reste quand-même anecdotique, j'ai l'impression d'être "attendu". Et je constate que je n'ai jamais vraiment eu ce sentiment, ou du moins pas dans ce contexte. D'abord parce que je ne suis jamais en retard, que j'ai horreur de ça, ou alors à peine mais dans ce cas c'est volontaire (car se faire attendre, c'est se faire désirer, mais ça ne doit pas excéder les 5 à 10 minutes). Ensuite parce que ce contexte, justement, me semblait jusqu'ici tellement virtuel, tellement transparent, tellement... inutile que j'étais à peu près certain qu'il allait être oublié rapidement.

Et puis on m'en reparle à gauche, et puis à droite, et puis je trouve ma soeurette adorée en flagrant délit de lecture de ce bloug il y a deux jours à peine... Et là, je me dis que mince alors ! J'étais à peu près certain d'avoir rejoint dans l'abîme les blogs à la con sur lesquels je m'acharne et qui croupissent au fond du puits de l'inconsistance universelle depuis qu'ils ont été abandonnés au profit de Facebook. Oui, FB pour les intimes, c'est encore "mieux" parce que maintenant, les mauvaises photos de soi et des copains-copines prises au téléphone portable pour se persuader qu'on existe dans le monde, on n'a plus besoin de les mettre en ligne soi-même (trop contraignant !) donc on laisse faire les "amis". Quand aux textes, ils y sont réduits à leur plus simple expression : le commentaire laconique et dysorthographié.

Facebook, c'est un problème de contenant-contenu : on fignole la devanture, l'enseigne, l'apparence, on lustre et on vernis le bois des meubles pour que ça brille et que ça en jette, mais dans la bibliothèque qui sent bon le Plizz, c'est même pas sûr qu'on trouve ne serait-ce qu'un "Oui-Oui"...

Je reviendrai peut-être à l'occasion sur ces communautés virtuelles, mais pas maintenant. Là, il est tard, j'ai envie de me taper des rillettes, une soupe de légume, un peu de fromage, un kiwi, n'importe quoi mais j'ai faim ! Donc je m'arrête là.



02/04/2009
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