ZE Blog inutile

- Inutilité et absurdité


Face-biactol

Hé non, j'ai toujours pas de compte FaceBook...
 
...et c'est pas près de changer. Et j'avoue que concernant le point noir qui m'occupe... enfin, qui m'occupe, c'est un grand mot, parce que dans le fond, je m'en soucie autant qu'un employé de plateforme téléphonique délocalisée en Tunisie se soucie de votre problème de connexion internet. Disons que c'est un point que j'ai relevé...
Je reprends, je reformule : bien que n'ayant toujours pas de compte FB, et pas l'intention d'en avoir un avant législation dictatoriale, je me permets quand-même ce petit article car cela concerne aussi bien Youtube, Twitter et autres foutoirs d'avis exposés à la communauté. Il s'agit du fameux binôme virtuel d'appréciation "matérialisé", si j'ose dire, ("vectorisé" peut-être ?) par les boutons "J'aime"/"J'aime pas", ou pouce en l'air vert/pouce en bas rouge, comme aux Jeux du Cirque.
Cliquer sur "J'aime" ? Ok... ça ne mange pas de pain et ça permet aux annonceurs de cibler les pubs qui vous seront destinées (oui, vous n'avez jamais remarqué que la plupart des pubs sont personnalisées et correspondent au type de contenu des pages que vous visitez ? Surveillez les bandeaux sur vos boîtes mail et vos blogs, vous verrez...). La seule fonction de ce bouton est de flatter l'ego de l'internaute qui prend son pied en voyant un gros chiffre à côté de ce qu'il a posté... même pas créé, juste mis en ligne !
Cliquer sur "J'aime pas" ? Admettons... ça ne fournira qu'un avis négatif anonyme lancé dans le vide, sans possibilité d'argumenter ou d'ouvrir un quelconque débat d'opinions. Je trouve ça dommage.
On va m'objecter qu'il suffit de ne cliquer sur aucun des deux, mais en l'occurrence il s'agit de signifier l'insipidité des... messages ? infos ? anecdotes ? qui occupent la Toile, autant que le temps précieux que FB transforme en "temps de cerveau disponible" pour les pubs qui sont plus que jamais omniprésentes.
Si au moins on avait le bouton "Je m'en fous" ou "Mais ça n'a aucun intérêt, bordel !", on pourrait peut-être calmer l'activité compulsive du net qui, outre sa chronophagie, n'est pas constructive et pas divertissante. On va encore me dire "tu fais chier, le net c'est pas fait pour se prendre la tête !", ce à quoi je répondrai "se prendre la tête n'est pas incompatible avec le divertissement, pas plus que la déconne n'empêche la culture". C'est pas interdit de rigoler tout en se stimulant le cortex et en apprenant des choses. Le problème avec FB, Youtube et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un catalogue-auberge espagnol - autrement dit constitué essentiellement de ce que les visiteurs eux-mêmes apportent - c'est leur fonctionnement dit "à tiroirs", c'est à dire que toute page est équipée de nombreux liens qui se renvoient les uns aux autres en fonction des thèmes consultés. Et je ne sais pas ce quelle fatalité entropique fait que, par exemple authentique, regarder une interview d'un type remarquable comme Albert Dupontel (les gens sans concession sont rares) offre en parallèle des liens vers des vidéos anti-sionistes, ou qu'une recherche sur Philippe Muray nous fasse aboutir en deux bandes à des "clashs" entre minables candidats de télé-réalité sur le plateau de Fogiel ou de Morandini... Il faut qu'on m'explique ce principe. Plus les internautes uploadent de "contenus", plus leur qualité se dégrade... Sans parler des réactions insultantes qui les accompagnent parfois et des commentaires navrants qui sont montés en série sur ces liens.
Abyssum abyssus invocat
 
Bref, je veux faire court. Ma requête est la suivante : soit les rézosociaux en tout genre suppriment les boutons d'appréciation (d'où le titre de cet article... faut bien justifier les jeux de mots laids), soit ils rajoutent un bouton au nom encore en gestation : "je m'en cogne de ton truc sans le moindre intérêt", "résilie ton abonnement internet !", "go get a real life"...
 
Bon, comme cet article (et tout le blog avec) est en passe d'être auto-cité comme exemple paradoxal des contenus sans intérêt, je décarre...

07/10/2011
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Article décaféïné sans sucre

Tu veux un café ?

Cette phrase aux allures anodines, qui fleure bon l’apologie de la camaraderie qui se tape sur l’épaule, semble s’éloigner de plus en plus du simple aspect de la connivence amicale. Il y a encore quelques temps, cette entrée en matière était suivie de conversations diverses sur un nombre de sujets plus variés que le nombre de formes géométriques que peut prendre un flocon de neige (ceux qui ont un minimum de culture, même superficielle, en matière de manifestations hivernales naturelles savent que ce nombre équivaut à environ beaucoup).

Depuis l’avènement de l’expresso « do-it-yourself » figure-de-proué par G.Clooney en personne, le comportement vis-à-vis du p’tit noir (comme on osait encore dire dans les bistros avant que les extrémistes du langage lissé qui ne supportent pas qu’un noir soit noir ou qu’un vieux soit vieux ne fassent planer leur ombre terrifiante sur les zincs) semble avoir changé… A présent, la phrase sus-citée est facilement suivie d'un long échange concernant ledit café...

Pour être honnête, le terrain a été préparé depuis plusieurs années par la chaine des Starbucks qui avaient déjà commencé à transformer la dégustation arabiquée en expérience enivrante et enrichissante. Chez Starbucks, on ne boit pas un café : on participe à un événement, on fait partie d’un tout presque ésotérique dont seuls les initiés (que sont les consommateurs, bien sûr) connaissent l’origine du café, les secrets de sa torréfaction, le sens dans lequel il faut tenir sa tasse, l’inclinaison idéale de celle-ci pour que le travail des petits cueilleurs de café en Colombie ne soit pas spolié, l’art du bout-filtre dans la cafetière, bref, un tas de chose que le blaireau du Café de la Poste ignorera durant toute sa médiocre vie, déjà qu’il met un sucre dans son café ce con, alors hein, bon…!

Au-delà de cette expérience, nos braves industrieux qui ne manquent pas d’idées ont créé Nespresso. Mais n’ont-ils créé que cela ? Non ? What else alors ? Eh bien ils ont créé le Temple du café, avec une icône internationale, qui va bien plus loin que Starbucks. Dans les locaux de cette dernière marque, les gens buvaient chacun leur café et vivaient leur expérience chacun dans leur coin, en lisant Libération, ou bien un journal, ou encore en potassant leurs cours d’apprentis chômeurs, bref, comme dans n’importe quel troquet de France, de Navarre et des Kerguelen, mais sans se l’avouer (et en casquant un peu plus… Faut pas déconner quand même). Déjà, première chose, plus besoin de se déplacer jusqu’au Starbucks : le Café Ultime, tu le bois chez toi, comme pour un rapport intime, dans la pénombre de volets mi-clos dont le soleil, respectueux de la cérémonie caféinée, ne tentera que par un voyeurisme irrépressible et naturel de percer la pudique obturation derrière laquelle l'explosion des sens se fait entendre par petites déglutitions torrides... Ca m'excite...


Ensuite, et surtout, la dosette exclusive qui, seule, peut fournir la mixture sacrée, ne se trouve pas au Casino du coin, ni même chez Leclerc, encore moins chez Ali qui, même s'il est ouvert jusqu'à 22h, n'est ironiquement pas autorisé à vendre de l'arabica s'il est estampillé "What else". Pour se ravitailler, deux solutions et pas une de plus : la commande sur Internet, ou l'emplette directement au Temple ! Et ce dernier n'est pas un magasin, pas une boutique : c'est un plateau de cinéma ! On y met en scène le monde du kawa dans sa globalité la plus lucrative. On y est accueilli par un mâle et une femelle drapés dans l'uniforme règlementaire, chemisier couleur café crème (pour elle) et expresso-cravate (pour lui) dont le salut est proche de la révérence royale… On marque un temps pour vérifier qu’on ne vient pas d’entrer par mégarde à Buckingham Palace…

Importante stratégie commerciale : même si 95% des personnes qui viennent là le font pour faire le plein de petites dosettes colorées, ces dernières ne sont accessibles qu’après avoir traversé l’intégralité du magasin, autrement dit, après avoir été submergé de dizaines de cafetières neuves, de services à café, de boîtes de présentation, de coffrets promotionnels… Admettons que, comme moi, vous passez outre l’agression sponsorisée et filez directement au sous-sol (oui, car ils les cachent vraiment, ils veulent qu’on passe devant chaque produit en vente avant d’arriver à destination) : une fois en bas, après avoir ignoré les tasses en cristal, les pinces à sucre en dentelle, et autres accessoires très accessoires, on arrive enfin devant un comptoir dont l’austérité chic n’est pas sans rappeler les toilettes du Ritz. Là, le couple qui vous avait accueilli à l’entrée est déjà là, à moins que ce ne soient des clones, les employés étant tous absolument semblables, uniformisés et standardisés. Ami lecteur, c’est ici que se situe mon propos : n’essaye jamais, au grand jamais, de dérider les robots au sourire règlementaire (pas plus de 15 muscles sur les 29 qui permettent de sourire n’ont le droit d’être actionnés simultanément chez eux). J’ai essayé… Le bide total… L’absence d’écho… Un film de Bergman après avoir appris la mort d’un proche… Il y avait plus d’empathie en 1915 entre les habitants de Bitlis et les hachoirs turcs lors de l’invention de la pizza arménienne. On se dit que l’évocation de mot « thé » peut valoir une expulsion manu militari. Je ne me suis pas fait prier : j’ai emplété, serré les fesses, escaladé l’escalier à rampe de bois et de dorures de style néo-Leroy-Merlin version 16ème arrondissement, et j’ai fui sous les « Merci Monsieur, au revoir Monsieur… » qui se déclenchent automatiquement à l’encontre de tout être se dirigeant vers la sortie, vers la liberté, vers le troquet du coin de la rue…

Attention lecteur caféïno-dépendant, ne vois ici aucune diatribe contre la qualité du kawa Nespresso ou contre George Clooney, le premier étant en effet excellent, et ma ressemblance frappante avec le second m'empêchant naturellement de... ah... un instant... hmm... ok... on me dit dans l'oreillette que mon psy cherche à me joindre d'urgence pour reprendre le traitement anti-schizophrénie... Donc, je disais que malgré tout, le produit lui-même n'est pas mis en cause, mais une fois de plus, c'est la manière de nous l'enrober d'une obséquieuse vaseline formelle pour en faire glisser le besoin au plus profond de nous pour nous faire croire avec force artifice qu’on est "des leurs", "mieux que la moyenne", jusqu’à ce que l’illusion, au détour d’un café moulu, ne s’effondre.

Mais l’important dans tout ce billet, c’est quoi ? C’est très simple : je viens de vous faire perdre du temps avec une interminable logorrhée sur un sujet peu intéressant au demeurant, sans doute passionnant aux demeurés, mais il s’agit aussi de ne pas perdre de vue le titre et le but de ce blog…
Désolé pour cette conclusion hâtive et bâclée…
En plus, moi, j’ai une Senseo, alors...!


22/08/2010
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Les Normales Marronnières

Tous les ans c'est pareil...

 

...et ce, depuis que le regretté Alain Gillot-Pétré dessinait des petits soleils et des petits nuages sur un tableau Velleda. Que ce soit aux premiers froids ou aux premiers bourgeons, c'est inévitable : le thermomètre est forcément au-dessus, ou en dessous, de ces mystérieuses "normales saisonnières"...

Mais c'est quoi ces "normales" ? Que ce soit un nombre précis ou une moyenne, depuis le temps qu'on tape à côté de la plaque, c'est à se demander si ces "normales" existent. Ou alors... le monde, depuis des années, évolue dans l'anormalité thermométrique, et franchement, je trouve qu'on vit très bien avec.

Postulat inhérent : si l'anormalité se répète inlassablement depuis des décennies, n'est-elle pas devenue la norme ?

La question se pose alors en ces termes : quid du jour où la potiche météo nous annoncera avec effroi, des vibratos d'angoisse dans la voix, que demain, dans le Cotentin Méridionnal ou dans les Alpes Charentaises (département confortable où l'on prend son pied), les températures seront - oh mon Dieu, j'ose à peine le dire ! - pile poil dans LA Normale Saisonnière ?

Et encore, je vous passe les nuances du type « 33° à l’ombre », « 12° sans tenir compte du facteur vent », « le temps mitigé » qui veut tout dire en ne disant rien… J’attends avec impatience les micro-nuances du style « il faudra compter 2° de moins si vous descendez vers la rivière » ou « si le bistrot n’est pas climatisé, prenez un demi bien frais avant de sortir »…

 

Mais pour être honnête, ce qui m’agace en réalité, ce n’est pas le présentateur météo qui gagne son pain en répétant bêtement ce que la station de MeteoFrance lui a communiqué… Ce n’est pas non plus ladite station qui, en dehors de ces prévisions poussives et dispensables (un bon coup d’œil par la fenêtre nous renseigne aussi bien…), travaille également dur sur le prochain film catastrophe de Roland Emerich (« le jour d’après » ou « 2012 » pour les bobos qui méprisent le cinéma populaire…*). Non, en réalité, ce qui me crispe le système nerveux, c’est la complaisance d’une catégorie de la population qui prend ces informations très au sérieux et s’en inquiètent bien plus que du classique massacre ethnique ici, ou de la catastrophe écologique, là…

C’est vrai, c’est important de savoir s’il pleuvra demain, parce que s’il fait trop chaud, le sang des victimes de l’attentat de ce matin va sécher et ça va faire des traces sur le trottoir… Si au moins ça n’alimentait pas des conversations stériles, fourmillant de lieux communs sur le climat qui se détraque et sur la nostalgie des temps anciens…

Un mot à ce sujet : dire que le temps se détraque et que c’était mieux « avant », ça me fait comme une sorte de fussoire, assez douloureuse car mal placée : rien n’est plus vain comme remarque, rien n’est plus faux également, puisque les même marronniers météorologiques nous rappellent systématiquement que « des températures pareilles, ça n’était plus arrivé depuis 1954, 1930, 1897… **» Donc c’est arrivé ? Et on a survécu ? Et on vit même plus longtemps que ce fameux « avant »… Donc, s’il vous plaît, les chantres de l’oscillation de mercure, si vous pouviez laisser en hibernation vos réflexions insensées jusqu’à, disons, votre mort, ce serait reposant. Merci.

 

Voilà, sinon, mission réussie : retour sur le bloug effectué, avec un sujet sur la pluie et le beau temps, indispensable dans un lieu où l’inutile règne en maître…

 

 

* …bien qu’Emerich mérite amplement ces critiques… Oui, je me mets aux astérisques, ça allège le texte et ça me rappelle des trucs stupides qu’on faisait au lycée et qui nous faisaient marrer.

 

** je ne peux pas toutes les mettre, il y en a 100 par siècle, et comme je disais, j’essaye d’alléger le texte…


14/07/2010
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Petit vague à l'âme

Il est des puits profonds qui ne retiennent du ciel qu'un sombre reflet, sur une eau noire, stagnante et malodorante. Parfois, il me semble n'être pas capable de voir autre chose depuis le fond du trou dans lequel je m'installe de temps en temps lorsque la vie me pèse. Il y fait froid. J'ai beau regarder en l'air, la nuit reste omniprésente, opaque et lourde, et le scintillement des étoiles est terne à côté de la triste lumière qui emplit ces yeux humides à l'heure du départ.

 

Il est des océans éternels qui viennent nous espionner sur les plages, dans les ports, au pied des phares, et qui entraînent au large ce qu'ils ont vu de nous pour en conserver à jamais l'image gravée sous l'écume, photographies salées volées par les vagues. Je me prends parfois à regarder ces étendues infiniment renouvelées auxquelles toute vie est liée. Cela me donne le vertige, comme lorsque je pense, en regardant la Lune, que si quelqu'un la regarde en même temps, à 5000 km de là, c'est comme si nous étions côte à côte.

 

Il est des forêts humides dans lesquelles mes pas solitaires ont laissé leur empreinte. La lumière du soleil filtrant sous les frondaisons ne m'y a jamais réchauffé ni séché. Les multiples sons de la solitude sylvestre - un rongeur fuyant mon approche, ou encore un invisible filet d'eau coulant sous un tapis de feuilles mortes - sont les meilleurs amis de l'introspection, et les meilleurs catalyseurs de l'auto-critique. Ces forêts perdues sont détentrices de nombre de mes secrets.

 

Il est des lieux magiques, couverts de bruyère empourprant les collines, où le soleil et les lacs s'accouplent lentement autour de hautes forêts et de vieilles pierres pour engendrer des atmosphères fantastiques. Les disparus y sont toujours présents, et un passé incertain semble vouloir y lier mon âme. La simple évocation de ses décors d'herbes grasses plus vertes que nulle part au monde suffit à enivrer mes songes, à faire voyager mes désirs contre les vents du nord afin d'y puiser les plus fortes émotions.

 

Et il est tant d'hommes qui gâchent tout... Si seulement je n'en faisais pas partie !


23/04/2009
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La persistance de l'intangible

Lecteur, tu es fascinant...

...et mystérieux à la fois. Un mois et demi. 44 jours. 1056 heures et des poussières. C'est depuis tout ce temps que je n'ai rien écrit ici, et pourtant, après une chute de fréquentation spectaculaire et légitime, le nombre de visites quotidiennes s'est stabilisé et n'a quasiment pas moufté pendant 5 semaines... Explique-moi ça, lecteur ! Comment se fait-il que tu sois encore là ? Qu'est-ce qui peut bien te pousser à venir vérifier chaque jour si, par le plus grand des hasards, je n'aurais pas fait étalage d'un quelconque coup de gueule, d'un questionnement sans queue ni tête, d'une logorrhéique réflexion comptoirophilosophique ?

Oui, je l'avoue sans honte, j'ai cédé au jeu de l'audimat bloguesque et j'ai regardé quel était le taux de popularité de cet espace ni utile ni inutile tel un subtile nautile éthylé alité et étiolé sous les étoiles... Hum, pardon, désolé, j'ai consonnancé compulsivement ; ça fait tellement longtemps que je n'ai pas écrit, et comme je parle peu, les mots se sont bousculés pour sortir. Ils ont vu que je m'exprimais, ils ont voulu être de la fête...

Pouf pouf, comme disait l'autre. Reprenons.

Voici donc diverses données sans le moindre intérêt : des lecteurs patients (ou pas) qui viennent chaque jour... De mon côté, je mesure prétentieusement une sorte de "notoriété" dont vous m'habillez sur un graphique qui n'est pas sans rappeler les colonnes de Burennes si ce con les avait peintes en bleu plutôt que de les camoufler en zèbres... J'avoue ne pas bien comprendre le pourquoi. Pourquoi s'intéresse-t-on (dans une certaine mesure qui pousse quand-même à l'humilité, faut pas déconner, c'est pas non plus les 80 000 spectateurs du Stade de France qui se pressent sur ce blog... Il faudrait d'abord qu'ils sachent lire...) Hmmm... Interruption digressive trop longue, je recommence : pourquoi, donc, s'intéresse-t-on à cet espace où le vide cotoie le rien, lui-même en passive interaction avec l'absurde ? Viens-tu par réflexe, par habitude, par choix, par un désir impatient de te repaître de ma prose comme tu attendrais la sortie du nouvel album de Marc Lavoine en maudissant l'inculte vendeur de Virgin qui rend encore plus insupportable l'attente de par son agaçant regard vide lorsqu'il te répond de sa voix incomplètement muée : "nan, ch'sais pas quand ça sort" ? Je sais, j'exagère et je déconne un peu, mais cette idée m'amuse car elle crée chez moi un sentiment complètement inédit : la starification (non, je suis pas modeste aujourd'hui, faites pas chier, j'ai pas envie). Ce que je veux dire, lecteur assidu et adoré, c'est qu'en constatant que ta présence ici est persistante alors que l'intérêt du lieu reste quand-même anecdotique, j'ai l'impression d'être "attendu". Et je constate que je n'ai jamais vraiment eu ce sentiment, ou du moins pas dans ce contexte. D'abord parce que je ne suis jamais en retard, que j'ai horreur de ça, ou alors à peine mais dans ce cas c'est volontaire (car se faire attendre, c'est se faire désirer, mais ça ne doit pas excéder les 5 à 10 minutes). Ensuite parce que ce contexte, justement, me semblait jusqu'ici tellement virtuel, tellement transparent, tellement... inutile que j'étais à peu près certain qu'il allait être oublié rapidement.

Et puis on m'en reparle à gauche, et puis à droite, et puis je trouve ma soeurette adorée en flagrant délit de lecture de ce bloug il y a deux jours à peine... Et là, je me dis que mince alors ! J'étais à peu près certain d'avoir rejoint dans l'abîme les blogs à la con sur lesquels je m'acharne et qui croupissent au fond du puits de l'inconsistance universelle depuis qu'ils ont été abandonnés au profit de Facebook. Oui, FB pour les intimes, c'est encore "mieux" parce que maintenant, les mauvaises photos de soi et des copains-copines prises au téléphone portable pour se persuader qu'on existe dans le monde, on n'a plus besoin de les mettre en ligne soi-même (trop contraignant !) donc on laisse faire les "amis". Quand aux textes, ils y sont réduits à leur plus simple expression : le commentaire laconique et dysorthographié.

Facebook, c'est un problème de contenant-contenu : on fignole la devanture, l'enseigne, l'apparence, on lustre et on vernis le bois des meubles pour que ça brille et que ça en jette, mais dans la bibliothèque qui sent bon le Plizz, c'est même pas sûr qu'on trouve ne serait-ce qu'un "Oui-Oui"...

Je reviendrai peut-être à l'occasion sur ces communautés virtuelles, mais pas maintenant. Là, il est tard, j'ai envie de me taper des rillettes, une soupe de légume, un peu de fromage, un kiwi, n'importe quoi mais j'ai faim ! Donc je m'arrête là.


02/04/2009
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